28 octobre 2015

Guy Roux: "La formation n'est pas une question de moyens"

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Football en Algérie

Publié le 28 octobre 2015 à 17:02 par Toufik O

La formation de bons footballeurs n'est pas  une question de moyens, mais plutôt de qualité d'enseignement et de  persévérance dans le travail, a affirmé le technicien français Guy Roux,  mercredi à Alger.

"En football, un terrain vague et quelques ballons peuvent suffire à faire travailler des joueurs. Donc, au fond, la formation dans ce sport en  particulier n'est pas vraiment une question de moyens" a expliqué l'ancien  entraîneur de l'AJ Auxerre en conférence de presse à l'hôtel Aurassi d'Alger.

L'ancien coach de Moussa Saïb et Abdelhafid Tasfaout, dans les  années 1990 à l'AJ Auxerre, a considéré, en effet, que c'est surtout la qualité de l'enseignement proposé et sa durabilité dans le temps qui créent de bons joueurs.

"Ce que les gens ignorent, c'est que le football n'est pas différent des autres sports, comme le tennis ou le basket, dans lesquels les jeunes  joueurs passent des heures à répéter des gestes comme le coup droit, le  revers et le lancé franc. Ils en font des centaines par jour et c'est pour cela qu'arrivés en seniors, ils le font bien sur les courts et les parquets. Ce qui est valable aussi pour les footballeurs" a affirmé Roux.

D'après ce technicien, aujourd'hui à la retraite et reconverti en consultant TV pour Canal+, "les footballeurs, pendant leur formation, doivent tirer  plusieurs fois au but, à chaque séance d'entraînement, du pied droit comme du gauche, faire des centres et travailler leur jeu de tête, considérant que "c'est la seule façon de former un joueur complet".

Roux a insisté sur le fait que même bien formé à la base, un joueur doit continuer à travailler sans cesse pour garder la maîtrise des gestes qui lui sont indispensables sur le terrain.

L'international français de basket "Tony Parker m'a confié un jour que chaque matin que Dieu fait, même à Noël, il exécute 300 shoot à trois points. Ce qui explique pourquoi il est toujours aussi adroit" a cité pour exemple le Bourguignon de 77 ans.

Roux a considéré, de part sa longue expérience dans le domaine, que "la patience, la diligence et la quête perpétuelle de perfectionnement sont les véritables clés de la réussite en ce qui concerne la formation".

Non sans regrets, car l'ancien entraîneur de l'AJA n'a pas caché sa déception quant à certaines nouvelles lois du football, qui ne servent pas les intérêts des clubs formateurs.

"Avant, lorsqu'un jeune joueur était doué, son club formateur pouvait espérer le garder jusqu'à 23 ou 24 ans avant de le transférer à bon prix. Mais si on pouvait se permettre cela, c'est parce qu'on pouvait commencer par leur faire signer des contrats d'aspirants, puis de stagiaires avant de les faire passer Pro." a commencé par détailler le technicien français.

"Aujourd'hui, les joueurs insistent pour passer directement "Pro" et c'est ce qui explique le fait qu'ils partent en Angleterre ou ailleurs dès 18 ans, sans que leur club formateur puisse profiter un peu de leur talent, en gagnant des titres avant de songer à les transférer" a-t-il ajouté.

L'ex-coach de l'AJA a tout de même considéré que "former de bons joueurs reste malgré tout une bonne chose, particulièrement pour la sélection nationale, car peu importe le club au sein duquel ils évoluent, ils défendront toujours les couleurs de leur pays" a-t-il conclu.

Guy Roux est à Alger en tant qu'invité d'honneur du journal Al-Khabar Arriadhi pour décerner le trophée du "soulier d'or" à l'attaquant Walid  Derardja, meilleur buteur de l'exercice écoulé sous les couleurs du MC  El Eulma.

APS



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