09 mars 2015

Edito : Fekir, un choix sous influence

edito

Publié le 9 mars 2015 à 20:07 par HMF


Il n’y a aucun mal à choisir une sélection plutôt qu’une autre. Il n’y a aucun mal à se sentir plus français qu’algérien quand on est né en France. Il n’y a aucun mal à faire le choix de sa terre natale plutôt que le choix du sang, celui de sa famille, parents ou grands-parents. Il n’y a aucun mal à hésiter, à être tirailler entre deux sélections. Rien de mal, sauf que, Nabil Fekir, n’a rien fait de tout ça. Il n’a pas choisi une sélection plutôt qu’une autre, il a choisi l’une, puis l’autre… à quelques heures d’intervalle et après les réprimandes de son club qui communique à sa place.


Il n’avait pas hésité, pourtant, entre sa terre natale et sa famille, il avait clairement exprimé son rêve de revêtir le maillot de l’Algérie. C’était au mois d’Août dernier.


Depuis, nous avons eu droit aux nombreuses interventions de son père expliquant qu’il voulait voir son fils rejoindre la sélection algérienne. Nous avons vu ses grands-parents, parlant du patriotisme familial. Et puis cet appel de Nabil Fekir au sélectionneur algérien pour lui donner son accord. Le doute ne semblait plus permis.


Mais voilà, le football est un business et on a rapidement fait comprendre, à Nabil, que le patriotisme, le cœur, ce n’était pas pour lui, on a estimé que, contrairement à un Drogba, un Touré ou un Etoo, le petit Fekir ne ferait une grande carrière « fructueuse » qu’en choisissant la France et surtout pas un pays africain, fusse-t-il son choix de cœur. Quand vous avez Jean Pierre Bernès, agent du sélectionneur Didier Deschamps, qui vous appelle pour gérer vos intérêts et vous garantir un avenir en bleu (Metronews), vous comprenez vite que l’Equipe Nationale c’est comme un club, l’important est de suivre les conseils d’un agent quand bien même les conseils seraient surtout profitables à ce dernier.


Nabil Fekir est-il de la trempe d’un Touré qui a porté la Côte d’Ivoire tout en évoluant à Barcelone ou Manchester, sans que son statut de joueur africain ne le gêne ? D’ailleurs, en dehors des paroles d’agents, quel joueur a réellement eu des difficultés après avoir choisi un pays africain ? Certains parlent de Benzema que l’OL n’aurait pas vendu à Madrid s’il avait choisi la sélection algérienne, mais l’OL a bien vendu le Ghanéen Essien à Chelsea (pour la même somme que Karim Benzema) et le malien Mahamadou Diarra au Real Madrid.


Les sélections, dernier bastion d’une vision romantique du football ? Non, à en croire aussi certains consultants français, qui s’interrogent également sur l’opportunité, après le mémorable épisode « Knysna », de prendre des joueurs qui utilisent la sélection pour leur carrière et non comme un choix naturel et affectif. Car personne n’est dupe, le choix EDF serait un choix dicté par des impératifs autres que ceux de la volonté de servir, par le sport, son pays.


D’ailleurs, à moins qu’il confirme rapidement son choix initial, sait-il, Nabil Fekir qu’en choisissant de faire volte-face, de choisir l’équipe de France, il risque de se mettre à dos, non seulement le peuple algérien et ce qu’il compte de passionnés, mais, également, une bonne partie des passionnés de football français qui ne manquerons pas de visionner l’interview durant laquelle il exprime son rêve de jouer pour l’Algérie ?


Nous attendrons la fin du bal en gardant beaucoup de mesure, à l’image de la FAF et du reste de la presse algérienne, mais si la volte-face venait à se confirmer, le clan Fekir créerait un précédent assez grave et sur lequel nous reviendrons sans doute plus en détail.


Ibrahim

Dzfoot.com



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