15 octobre 2010

ALGÉRIE, LE COUP DU SIROCCO


Après la défaite de Bangui, les Algériens essayent de trouver des réponses à cette débâcle vécue contre la République centrafricaine (2-0). Une contre-performance douloureuse, qui risque de laisser des traces et d’ancrer un peu plus les Fennecs dans le doute.

Brillante lors des éliminatoires de la CAN/Mondial 2010, l’Algérie du néo-sélectionneur Benchikha n’est plus que la pâle copie de ce qu’elle avait pu réaliser lors de son épique qualification pour l’aventure sud-africaine. Elle ne gagne plus, ne produit plus vraiment de jeu. Et pis encore, elle semble être en constante régression. Le week-end dernier à Bangui, elle a été complètement foudroyée par la fougue de la 173ème nation au classement FIFA. Une désillusion supplémentaire, qui vient confirmer dix mois de mauvais résultats.
Alors qu’il vient de mettre un terme à sa carrière internationale, Rafik Saïfi a bien voulu livrer à Footafrica365 son explication sur le malaise des Verts. « Je pense que le problème est psychologique. C’est vrai les conditions climatiques n’étaient pas évidentes. Mais il faut absolument mettre davantage d’envie. C’est l’envie qui fait la différence », analyse l’attaquant, avant de rajouter de manière quasiment sibylline : « Ce sont quasiment les mêmes joueurs qui ont participé aux éliminatoires de la CAN/Mondial 2010. Désormais, il faut un déclic psychologique. Je me souviens que nous nous étions engueulés à la mi-temps d’Algérie-Sénégal (3-1 à Blida,). Tout avait alors basculé et vous connaissez la suite… »
Pourtant, au pays de Bangui, l’Algérie plaide non coupable. Ses anciens coéquipiers, eux, ne comprennent qu’on puisse disputer une rencontre dans des conditions aussi difficiles. En cause, l’horaire de la rencontre (14 heures GMT), la température (35 degrés) et l’humidité (80%), qui ont semble-t-il complètement mis hors du coup les Fennecs. « On accepte la critique sans aucun problème. Je ne cherche pas d’excuse, mais c’est quand même incroyable de jouer dans de telles conditions. J’avais l’impression d’être à 20 % de mes capacités ou alors d’avoir quarante ans », explique Hassen Yebda (photo, en janvier dernier face au Malawi).
Même son de cloche pour Abdelkader Ghezzal, qui a eu l’impression de revivre un remake de la rencontre de la CAN Orange 2010 contre le Malawi, perdue 3-0. « C’était difficile. Au bout de 20 minutes de jeu, j’avais l’impression de respirer de la poussière. Et pourtant, je suis en forme, j’ai fait une grosse préparation physique avec Bari », nous confie l’attaquant de Serie A.
Invoquée par les joueurs, la thèse de l’accident climatique ne risque plus de convaincre la caravane des supporters des Fennecs. Les déceptions se multiplient comme les orages tropicaux à Bangui. Au moment où on aurait pu de nouveau penser que les Verts allaient pouvoir retrouver une place dans le gotha des nations qui comptent sur le Continent. Le chemin paraît encore une fois plus long que prévu, pour une nation au potentiel énorme, mais pour qui le tourment est une chronique de braise.
Absents contre les coéquipiers d’Enza-Yamissi, Ziani, Boudebouz, Meghni ou Matmour ne seront pas de trop pour redonner du souffle lors des prochaines échéances. Mais au-delà de la richesse et de la qualité de l’effectif, c’est davantage sur l’aspect psychologique que devra travailler le « Général » Benchikha. Sa mission, qu’il a acceptée sans sourciller, correspond parfaitement à ce surnom, gagné lors de ses campagnes victorieuses avec le Club Africain de Tunis. Il faudra remobiliser les troupes et réinjecter de la solidarité entre les lignes et entre les hommes. Sans cela, l’Algérie redeviendra anonyme ou au mieux : un géant continental endormi. L’enjeu est là. Prochain épisode contre le Maroc, co-leader du groupe, le 25 mars prochain. Ça promet déjà !
Nabil Djellit (Rédaction Football365/FootSud)

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