27 novembre 2010

Ligue des champions de la CAF: 45 ans de spectacle africain

Le Capitaine Moustawda du Raja de Casablanca Brandissant le trophée en 1999 a Tunis 
Ce qui n’était qu’une petite compétition entre 14 clubs il y a plus de 40 ans est aujourd’hui devenu une institution, dont la couverture médiatique s’étend à tout le continent et qui pèse plusieurs millions de dollars.

La Ligue des champions de la CAF a connu des débuts modestes en 1964, mais a toujours affiché une grande ambition, s'imposant rapidement comme une référence parmi les clubs africains. Le Ghanéen Ohene Djan, futur membre éminent du Comité Exécutif de la Confédération Africaine de Football – et qui a donné son nom au nouveau stade d’Accra – est considéré comme le père de la première Coupe des Clubs Champions de la CAF. À l'époque, les yeux des Africains passionnés de football étaient tournés vers l'Europe pour admirer les prouesses du Real Madrid.
Les débuts de la compétition ont été marqués par une domination des équipes subsahariennes, avant que les clubs des pays arabophones ne prennent progressivement le pouvoir. La Ligue des champions de la CAF est aujourd’hui un rendez-vous annuel incontournable, qui suscite un immense intérêt sur tout le continent. Cette année, pas moins de 54 équipes ont pris place sur la ligne de départ.
En réalité, certaines éditions ont accueilli davantage de participants par le passé. Mais dans le climat économique actuel, les petits pays et les clubs les moins riches éprouvent de plus en plus de difficultés à assumer le coût d’une participation, malgré les belles récompenses offertes aux équipes qui atteignent les derniers stades. Les revenus issus des droits de retransmission et du marketing ont en effet explosé ces dernières années, passant de 3,5 millions de dollars à quelque 5 millions, avec un chèque de 1,5 million de dollars remis au vainqueur. En Afrique, de telles sommes représentent une véritable manne qui permet au champion de poursuivre sa progression.
Le format centralisé du Championnat des clubs africains, son nom initial, a grandement évolué. Le gouvernement ghanéen accueillit la première édition et décerna au vainqueur une coupe portant le nom du président. L’Oryx Douala a privé le Ghana d'une victoire à domicile en remportant le tout premier Trophée Nkrumah au terme d'un mini tournoi inauguré le 31 janvier 1965 à Accra. Les autres participants étaient les Real Republicans du pays hôte, les Éthiopiens du Cotton Factory et le Stade Malien, battu 2:1 par l'Oryx en finale.
L'année suivante, les organisateurs ont opté pour un système à élimination directe en deux manches, un format toujours utilisé aujourd'hui. En 1977, l'idée d'une finale jouée sur un match unique et en terrain neutre sera rejetée par les associations membres de la CAF.
Ce sont les Égyptiens d'Al Ahly qui ont remporté le titre continental le plus souvent, avec six sacres au total dont trois obtenus ces cinq dernières années. Grâce à ces récents succès, les ogres du Caire ont dépassé les cinq coupes de Zamalek, leur grand rival et voisin. L'Égypte détient ainsi 12 titres au total – Ismaïli fut le premier lauréat égyptien en 1969 – soit sept de plus que ses poursuivants, le Cameroun et le Maroc, qui en comptent cinq chacun.
Le tenant du titre, le TP Mazembe Englebert de RD Congo, a triomphé pour la troisième fois l'année dernièrek, après 40 ans de disette. Il talonne désormais Al Ahly pour le titre de club le plus couronné, aux côtés des Guinéens de l'Hafia et des Marocains du Raja Casablanca, de retour pour cette édition 2010. Al Ahly détient également le record de finales disputées, au nombre de huit. Les Ghanéens d'Asante Kotoko en ont joué sept, mais en ont perdu cinq.
La règle des buts à l'extérieur n'a été introduite qu'en 1974, alors que les tirs au but étaient en vigueur dès 1971. Le club soudanais d'Al Merreikh a d'ailleurs remporté la toute première séance de tirs au but, contre le représentant éthiopien du Tele Asmara. Ironie du sort, les Soudanais s'inclineront de la même manière au tour suivant contre Asante Kotoko.
La Ligue des champions de la CAF moderne, qui voit s'affronter les huit derniers qualifiés dans deux groupes de quatre, a été introduite en 1997. Le premier vainqueur fut le Raja Casablanca, qui a soulevé le nouveau trophée après avoir battu les Ghanéens de Goldfields aux tirs au but. Cette année, les représentants des nouveaux membres de la CAF, les Comores, la Réunion et Zanzibar, prennent part à la compétition.


Les 45 vainqueurs :
De Douala au Cara
1965 – Oryx Douala (Cameroun)
1966 – Stade Abidjan (Côte d’Ivoire)
1967 – TP Englebert (Congo-Kinshasa)
1968 – TP Englebert (Congo-Kinshasa)
1969 – Ismaili (Egypte)
1970 – Asante Kotoko (Ghana)
1971 – Canon Yaounde (Cameroun)
1972 – Hafia Conakry (Guinée)
1973 – Vita Club (Zaïre)
1974 – CARA Brazzaville (Congo)

Trois années de suprématie camerounaise
1975 – Hafia Conakry (Guinée)
1976 – Mouloudia Alger (Algerie)
1977 – Hafia Conakry (Guinée)
1978 – Canon Yaounde (Cameroun)
1979 – Union Douala (Cameroun)
1980 – Canon Yaounde (Cameroun)
1981 – JE Tizi Ouzou (Algerie)
1982 – Al Ahly (Egypte)
1983 – Asante Kotoko (Ghana)
1984 – Zamalek (Egypte)

La coupe ne perd pas le nord...
1985 – Royal Armed Forces (Maroc)
1986 – Zamalek (Egypte)
1987 – Al Ahly (Egypte)
1988 – Entente Setif (Algerie)
1989 – Raja Casablanca (Maroc)
1990 – JS Kabylie (Algerie)
1991 – Club Africain (Tunisie)
1992 – Wydad Casablanca (Maroc)
1993 – Zamalek (Egypte)
1994 – Esperance (Tunisie)

...puis voyage
1995 – Orlando Pirates (Afrique du Sud)
1996 – Zamalek (Egypte)
1997 – Raja Casablanca (Maroc)
1998 – ASEC Abidjan (Côte d’Ivoire)
1999 – Raja Casablanca (Maroc)
2000 – Hearts of Oak (Ghana)
2001 – Al Ahly (Egypte)
2002 – Zamalek (Egypte)
2003 – Enyimba (Nigeria)
2004 – Enyimba (Nigeria)

Suprématie d'Al Ahly ?
2005 – Al Ahly (Egypte)
2006 – Al Ahly (Egypte)
2007 – Etoile Sahel (Tunisie)
2008 - Al Ahly (Egypte)
2009 – TP Mazembe Englebert (RD Congo)

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